27 Décembre – La semaine du Père-Noël
L’absence d’activités sur ce blog n’est pas synonyme d’absence d’activité dans la vraie vie et même si le chambardement organisationnelle provoqué par les inondations ne m’a pas laissé le temps de préparer des calendriers et cartes de vœux comme l’année dernière (rappelez-vous), les fonds restants, complétés par quelques dons spontanés dont je remercie les auteurs, ont été suffisants pour faire parvenir une bonne centaine de coupe-vents et 50 duvets à nos amis Shans, en plus du chargement “de Noël” dont je vais vous parler maintenant.
La dernière semaine de l’année civile étant aussi une semaine de congé pour les filles, nous avions chargé le “traîneau du Père-Noël” de 250 duvets supplémentaires que nous sommes allés apporter nous-mêmes auprès de l’école de Pang Tong, un établissement qui accueille 250 élèves majoritairement Karens, près de la petite ville de Khun Yuam, à mi-chemin entre Mae Hong Son et Mae Sariang (ça, c’est pour vous aider à chercher sur Google Maps).
Cela fait presque un an que nous avions eu connaissance de cet établissement dont le directeur est un ami de Monsieur Pimook. Si cette école semble à priori mieux équipée et aussi moins isolée que celle de Ban Huoi Haeng, elle “centralise” une bonne vingtaine de villages montagnards de la région et beaucoup d’élèves viennent ici pour leur cycle secondaire, après avoir reçu un enseignement primaire plus ou moins complet, dans une petite école de village pour les plus chanceux, au temple pour beaucoup d’autres.
Le village de Pang Tong se trouve au milieu de paysages vallonnés superbes où les conditions climatiques de moyenne altitude (entre 700 et 1200 mètres) permettent une agriculture à la fois relativement diversifiée et différente de ce qui se pratique dans la plaine. Les conditions d’accès ne sont cependant pas des plus faciles : il nous a fallu aujourd’hui plus de 6 heures pour parcourir les 200 km depuis Chiang Mai !!
Cette région est aussi très connue pour ses fleurs jaunes : les “Bua Tong”, dont la floraison a lieu chaque année en novembre et qui donne lieu à quelques semaines d’activité touristique intense, majoritairement des citadins de Bangkok et de Chiang Mai. Les collines retrouvent ensuite leur quiétude que l’on aurait presque envie de qualifier de bucolique, sauf que les conditions de vie des populations majoritairement Karens, avec quelques communautés Hmongs, ne sont pas vraiment des plus poétiques.
Certains élèves ne disposent, en effet, que d’une seule paire de chaussures pour l’année et l’école compte une petite centaine de pensionnaires qui dorment sous des abris assemblés de bric et de broc et se lavent dans ce que nous avions initialement pris pour des abreuvoirs à bétail lors de notre premier passage ici, en octobre dernier.
En pratique, le directeur assure là aussi une fonction qui va bien au-delà de son rôle d’administrateur d’établissement scolaire et remplit une véritable mission d’assistance sociale auprès des populations et surtout de leurs enfants qu’il essaie le plus possible d’encourager à poursuivre leurs études au-delà des 9 années d’école obligatoire. Une tâche qui n’est pas toujours facile, car les familles ont besoin de bras pour les champs et qui ont encore souvent du mal à comprendre l’utilité des études parce que “les livres ne se mangent pas”.
Autre difficulté dont il nous avait parlé : certaines différences culturelles entre les Karens, qui représentent l’écrasante majorité, et les Hmongs dont une petite dizaine seulement fréquente son établissement. Ils habitent au village de Mae U-Khor, à 5 km environ de l’école (1 heure de marche), mais ne peuvent rester dormir sur place parce qu’aucun adulte Hmong n’est présent pendant la nuit. Plutôt que de laisser ces enfants se débrouiller seuls, avec le risque de les voir abandonner l’école, le directeur s’est débrouillé pour trouver les fonds nécessaires et a organisé une navette qui assure le transport quotidien. Un budget mensuel moyen de 4000 Bahts (100 Euros), soit 400 Baths par élève, qui est totalement hors de portée des populations agricoles montagnardes dont le revenu moyen est de 60 Bahts (1,50 Euro) par jour !!
Alors s’il vous reste quelques “fonds de tirelire” après avoir joué le Père-Noël auprès de vos familles et de vos proches, peut-être aurez-vous vous aussi envie de participer à un cadeau bien plus précieux pour certains enfants que la plus sophistiquée des consoles de jeu et qui semble pourtant d’une banalité affligeante à beaucoup de petits occidentaux : l’éducation !!
Pour ce faire, il vous suffit de cliquer sur le lien “Faire un don” en haut à droite de cette page (ou alors de me contacter en laissant un commentaire, je vous indiquerai alors comment procéder pour bénéficier d’un abattement fiscal).
Le paiement est totalement sécurisé et l’intégralité des dons reçus, et même plus, bénéficie directement à ceux qui en ont réellement besoin.