16 Novembre – Des nouvelles du front
ou plutôt du mont et des dons !!
Cela fait en effet près d’un mois que nous sommes rentrés de notre dernier voyage en montagne, mais entre les routes coupées, les affaires de notre maison de Bangkok à mettre en lieu sûr et l’organisation de notre vie de “réfugiés” à Nakhon Pathom, j’avoue que je n’avais pas vraiment le temps de mettre un semblant d’ordre dans la pléthore d’idées, de projets et autres émotions qui agitent mon esprit, comme à chaque fois depuis plus de 5 ans maintenant que nous venons dans cette région (voir ci-dessus, l’onglet “Nos projets”).
Nous avions donc passé 10 jours intenses (c’était d’ailleurs le titre d’un billet écrit sur le vif), mais aussi quelques jours avant et quelques jours après à constater la progression et l’aboutissement des projets en cours auprès de l’école de Ban Huoi Haeng, que mes lecteurs réguliers commencent à bien connaître, et d’une autre école qui nous avait été recommandée et que nous suivions “à distance” depuis quelques mois : l’école de Pang Tong, dans la région de Khun Yuam, quelque part entre Mae Hong Son et Mae Sariang. Monsieur Pimook connaît son directeur, un homme qui est lui aussi admirablement dévoué à sa tâche et qui a volontairement choisi de faire sa carrière au milieu des populations Karens dont les enfants constituent la majorité des effectifs de son établissement.
Mais commençons par l’école de Ban Huoi Haeng, étape incontournable de chacun de nos voyages en montagne et dont nous avons pu suivre l’évolution au cours des dernières années. Lors de nos tous premiers contacts, entre 2006 et 2008, nous avions le sentiment d’être les seuls à apporter une aide, aussi modeste soit-elle, à ce qui est tout de même un établissement scolaire officiel de l’éducation nationale. Les conditions d’accès étaient très difficiles – en moyenne 1H30 de piste défoncée jusqu’au village le plus proche – et il n’était pas rare que le village reste inaccessible plusieurs jours pendant les fortes pluies de mousson.
Fin 2008, nous avions alors participé à la construction d’un dortoir, équipé ce même dortoir, installé des panneaux solaires, etc. (vous pourrez retrouver le détail de nos différents projets dans l’onglet du même nom en haut de cette page). Nous avions l’habitude de passer en moyenne 2 fois par an et Mr Pimook, le directeur, ainsi que les autres professeurs savaient que notre engagement avec leur école était sur le long terme. La seule autre “intervention” extérieure que nous avions pu constater à ce moment était la construction d’une route et d’un pont, ce qui facilitait considérablement l’accès au village, mais aussi les communications entre ce même village et la vallée et ainsi le “monde extérieur”.
Début 2009, j’étais présent le jour de la rentrée des classes et j’ai constaté que plusieurs élèves d’autres écoles des environs étaient venus à Ban Huoi Haeng pour s’y faire inscrire. Il semblait, en effet, que les quelques actions que nous avions menées, auxquelles il fallait ajouter l’admirable engagement de Monsieur Pimook et de son équipe d’enseignants, avaient donné à cette école une certaine notoriété et en avaient fait l’école de référence de la région.
Un an plus tard, nous avions eu l’agréable surprise d’apprendre qu’une autre ONG, suisse, s’était intéressée à l’école de Ban Huoi Haeng et avait elle aussi financé la construction d’un dortoir. Parallèlement à cela, Mr Pimook nous disait qu’il recevait occasionnellement la visite de l’une ou l’autre personnalité locale ou nationale qui avait entendu parler de cette école pas comme les autres mais qui restait pourtant tellement démunie en comparaison des établissements de même catégorie près des grandes villes.
Aujourd’hui, l’école de Ban Huoi Haeng possède la lumière pendant la nuit, l’eau courante (un véritable luxe), des installations confortables pour l’hébergement des 80 enfants qui restent dormir sur place 10 mois sur 12, des salles de classe toute neuves (à l’exception de 2 – bureaucratie oblige !!) et l’école vient d’être sélectionnée parmi plusieurs autres établissements de la province pour devenir un centre d’enseignement de l’informatique avec, à la clé, la dotation d’un équipement complet et – cerise sur le gâteau – l’installation d’une mini centrale solaire qui fournira de l’électricité en permanence.
Il semblerait donc qu’il existe un phénomène d’émulation non seulement auprès d’autres ONG (les suisses sont revenus entre temps pour installer un groupe de purification pour produire de l’eau potable), mais aussi auprès des autorités de tutelle qui se sont finalement réveillées (enfin pas trop vite, hein !!) et que l’idée de Pimook d’afficher partout les noms – étrangers – des donateurs commence à porter ses fruits.
En attendant, un autre projet est sur le point d’aboutir et d’autres sont à l’étude. Mais ça, je vous en parlerai dans un prochain billet.